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Barrette-Ferland / Marx, la Danseuse et la Coupe Stanley


On s'imagine à tort que l'érudition serait cette chose toute faite de connaissances savantes, tirées de bouquins anoblis par l'usage de citations anciennes imprimées sur vélins. L'érudition a aussi des lettres de noblesse incarnées dans le savoir relatif aux conditions de la vie quotidienne : voisinages de quartier, salles de lavage, jalousies de couples et discussions de cuisine. C'est à peu près cette combinaison d'éruditions — la savante et la populaire — à laquelle nous convient André Barrette, le photographe et Rémi Ferland, l'écrivain, dans un ouvrage de poche à l'intitulé tout aussi évocateur qu'un titre Duchampien : Marx, la Danseuse et la Coupe Stanley.

Avec le temps, les tavernes et les bars salons sont disparus, et avec eux certaines manières d'habiter l'espace, de nommer le temps qu'il fait, d'afficher ses couleurs et d'être humain autour d'un corps à poil. Barrette et Ferland feront époque à l'intérieur de cercles restreints... comme tous ces autres de l'intelligentsia nés en périphérie des Empires. Mais de cela, on s'en fout ! La chose de papier est là, dans mes mains : un livre format de poche, un vrai, qu'on devrait justement traîner dans sa poche, ou dans son sac, pour relire de temps à autre ces textes d'orfèvrerie dépouillée, et regarder ces images du temps qu'il faisait ce jour-là, à l'entrée du grill, quand Marx, la danseuse et la coupe nous ont glissé entre les doigts...

Marx, la Danseuse et la Coupe Stanley, publié aux Éditions J'ai VU en 2010. Centre VU Photo.

Article publié le 25 janvier 2011

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